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Plombages dentaires : les retirer oui mais pas n'importe comment.

Article écrit par le Dr. Estelle Vereeck

www.holodent.com


Le retrait des plombages au mercure est à la mode. Alertés par la toxicité du mercure, de nombreux patients choisissent aujourd’hui de les faire ôter et remplacer par du composite. Pourtant cette procédure n’est pas sans danger ni sans conséquences sur la santé des dents. Dans les mois qui suivent la dépose, il est fréquent de constater des reprises de carie et même des nécroses (mortification spontanée du nerf) qui conduisent à dévitaliser et à couronner la dent. Quelques points à connaître avant de se lancer.



Libération de mercure


Le fraisage du plombage provoque une élévation de température qui libère des vapeurs de mercure en quantités importantes. En outre, le mercure pulvérisé risque d’être inhalé et avalé, ce qui justifie la prise de précautions spécifiques.


Le minimum est de travailler avec une irrigation abondante pour limiter l’échauffement et sous aspiration chirurgicale puissante (différente de la traditionnelle pompe à salive). Sans ces précautions élémentaires (qui doivent être complétées par d’autres), on risque de provoquer une intoxication au moment de la dépose. Pour cette raison, on ne doit pas le faire chez la femme enceinte ou qui projette de l’être, ni chez celle qui allaite.



Réactivation du problème émotionnel


Le retrait doit s’accompagner d’une prise de conscience. “Quelle est la finalité de ce plombage? Quel rôle remplit-il? A quel besoin inconscient peut-il répondre ?” sont les questions à se poser avant d’entreprendre la dépose.


Le plombage scelle les émotions enfouies. Il isole la personne d’un vécu trop souffrant manifesté par la carie réparée par le plombage . S’il ne règle rien, le plombage empêche de ressentir une charge émotionnelle qu’on n’est pas prêt à gérer.


Aussi, il est essentiel de prendre conscience de la problématique psychologique “plombée” elle aussi, associée à la dent, telle qu'explicitée par le langage des dents.


Déposer un plombage, c’est un peu comme soulever le couvercle de la boîte de Pandore. Il faut se préparer à affronter ce qui se cache sous la chape de plomb. Sinon, la dépose réactive le problème sans le régler. Le processus carieux s’enclenche à nouveau et quelques mois plus tard, il faut dévitaliser, puis couronner, avec cette fois un risque d’intoxication plus pernicieux (et peut-être plus grave que le plombage) lié à l’emploi de pâtes d'obturation canalaire allergisantes ou toxiques.



Se donner les moyens d’une solution de remplacement de qualité


Contrairement à ce qu’on a voulu croire, le composite ou “plombage blanc” employé pour remplacer le plombage n’est pas une panacée. Ce matériau a beaucoup d’inconvénients (fragilité, porosité, manque d’étanchéité et de tenue à long terme). En outre ses composants sont irritants pour le nerf de la dent. Posé sans précautions ou sur une dent trop abîmée, il provoque la nécrose (ou mortification spontanée) du nerf, conduisant à l’abcès, puis à la dévitalisation.


En cas de délabrement important, le composite est une solution, certes bon marché, mais totalement inadaptée. Mieux vaut alors recourir à un inlay (obturation réalisée par le prothésiste à partir d’une empreinte), en privilégiant la céramique ou la résine cuite (moins onéreuse) pour éviter les phénomènes galvaniques liés au métal. Plus solides, réalisés sur mesure, les inlay n’ont pas les inconvénients du composite. Ils sont cependant beaucoup plus chers. Néanmoins, c’est un investissement payant à long terme car la préservation de la vitalité de la dent est un bien inestimable (une dent délabrée se dégrade plus vite, risque de s’infecter, de se fracturer et finit par être extraite).



Prendre son temps, une nécessité


Le retrait des plombages ne doit jamais se faire dans la précipitation. Il faut laisser le temps au corps d’éliminer la surcharge de toxines libérée par la dépose, sans quoi on s’intoxique davantage.

Pour cette raison, la dépose ne doit pas se faire selon un protocole standard. Il ne faut jamais procéder par cadrans comme c’est souvent pratiqué pour des raisons de rentabilité.


C’est l’histoire de la personne et son vécu émotionnel, ainsi que ses réactions qui doivent guider le processus de dépose.










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