Les sels d’aluminium des déodorants mis au pilori
En janvier 2012 une étude de biologie cellulaire (financée par la Fondation Meyer, la Ligue Genevoise contre le cancer et la Fondation pour la lutte contre le cancer et pour des recherches médico-biologiques) menée par les chercheurs de l’Université de Genève met en lumière les effets néfastes des sels d’aluminium (chlorhydrate d’aluminium et chlorure d’aluminium), présents dans les déodorants classiques, sur les cellules mammaires humaines in vitro (vidéo en bas de texte)
Si cette étude ne démontre pas formellement la responsabilité in vivo des sels d’aluminium dans le développement du cancer du sein (autant chez la femme que chez l’homme), elle en conteste leurs innocuités sur les cellules mammaires in vitro. Les résultats de cette recherche ont fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique Journal of Applied Toxicology (1).
(1) cliquez sur ce lien pour accéder à l'étude (en anglais)
L’augmentation du nombre de cancers du sein dans les pays industrialisés ces dernières décennies se développe désormais principalement dans la partie externe de la glande mammaire, à proximité des aisselles. Cette localisation relance donc la question de la responsabilité des déodorants contenant des sels d’aluminium dont la pénétration au niveau de la peau est avérée dans la formation du cancer du sein. Jusqu’à ce jour, peu ou pas de données expérimentales ou épidémiologiques étaient en mesure de renforcer ou d’infirmer cette hypothèse.
Dès à présent c'est chose faite. Une équipe de l’Université de Genève, coordonnée par Stefano Mandriota, chercheur en biologie à la Faculté de médecine et par André-Pascal Sappino, professeur honoraire et spécialiste du cancer du sein, ont tous deux mené une série d’expériences in vitro qui ont révélé les effets néfastes des sels d’aluminium sur les cellules mammaires humaines. Il avoue lui-même que suite à cette étude, les déodorants ont été mis au rebus.
Des effets nocifs confirmés
Des modèles de cellules épithéliales mammaires humaines saines ont été mises en culture dans un environnement contenant des doses de sels d’aluminium 1'500 à 100'000 fois inférieures à celles présentes dans les déodorants classiques. Après plusieurs semaines d'expérimentation les chercheurs ont découverts que les sels d’aluminium avaient des effets nocifs sur les cellules mammaires et entraînaient un comportement anormal en imitant les premières phases de transformation maligne des cellules et se comportaient comme des cellules sur la voie de transformation maligne.
Cette étude a également mis en évidence le nombre croissant de cassures double-brin de l’ADN dans les cellules mammaires exposées aux sels d’aluminium. Ces cassures pourraient être engendrées par les sels d’aluminium eux-mêmes.
« Bien que cette étude ne permette pas d’affirmer que les sels d’aluminium, présents dans les déodorants classiques, provoquent le développement du cancer sein, elle constitue une preuve scientifique de la nocivité de ces sels sur les cellules mammaires », conclut Stefano Mandriota.
L’excellentissime émission de la télévision suisse romande A bon entendeur (www.abe.ch), soulève le problème des sels d’aluminium avec une interview du professeur Mandriota.
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Image : © olga demchishina - Fotolia.com
Emission de télévision : A bon entendeur, TSR.ch, 21 février 2012