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Calculs biliaires, comment les éviter ?

Les calculs ou lithiases biliaires ressemblent à des petits grains de sable pouvant s’agglutiner les uns aux autres et former des agglomérats de la taille de petites pierres. Ils peuvent être soit contenus dans la vésicule biliaire soit dans le canal cholédoque amenant la bile au duodénum. Ils sont constitués, la plupart du temps, de cholestérol cristallisé.


À quoi sert la vésicule biliaire ?


La vésicule biliaire est une sorte de petit sac mesurant de 7 à 12 cm de long accolée au foie dont le rôle est de récolter la bile produite par le foie, afin de la déverser lors d’un repas via le sphincter d’oddi. Le rôle de la bile est de faciliter la digestion des graisses.


La bile se compose principalement d’eau, de sels biliaires, de cholestérol, de phospholipides et de pigments.



Pourquoi les calculs se forment-ils ?


Les calculs se forment lorsque :

  • la bile contient trop de cholestérol;

  • la bile ne contient pas suffisamment de sels biliaires;

  • la vésicule biliaire ne se contracte pas régulièrement, la vésicule est alors dite «paresseuse».

  • Si une seule de ces conditions est remplie des calculs se forment à l’intérieur de la vésicule biliaire, cependant leur forme, taille ou nombre (il peut y en avoir plusieurs centaines) diffèrent d’un individu à l’autre. Ils peuvent être aussi petits qu’un grain de sable ou gros comme une balle de golf !

Les calculs peuvent être libérés par la vésicule biliaire lors de sa contraction et parvenir au duodénum. S’ils sont de petite taille, ils seront évacués via les selles sans que la personne ait souffert d’une quelconque douleur. Cependant si leur taille est supérieure à la largeur du canal cholédoque (qui amène la bille de la vésicule biliaire au duodénum) ils resteront bloqués et empêcheront l’évacuation normale de bile. Un bouchon se formera alors et la bile, continuant à être produite par le foie, s’emmagasinera dans la vésicule biliaire qui se mettra alors à gonfler et provoquera ainsi de violentes douleurs.


Plus grave, si ces calculs bouchent la sortie du canal cholédoque (spincter d'oddi) la libération du suc pancréatique (également utile à la digestion) sera elle aussi bloquée provoquant un engorgement du pancréas avec des répercussions sur la santé qui peuvent être graves.



Qui sont les personnes à risque ?


Selon les statistiques, les femmes semblent plus touchées par les lithiases biliaires que les hommes. Cette discrimination ne s’estompe pas avec l’âge car à 70 ans 10 % à 15 % des hommes en sont atteints contre 25 % à 30 % des femmes. Le risque d’avoir des calculs biliaires augmente donc avec l’âge, probablement en raison de la diminution de l’efficacité des contractions de la vésicule.


La crise de colique biliaire


Fort de leur expérience en la matière, certains hommes décrivent cette crise comme un accouchement ! Crise qui peut durer de 30 minutes à 4 heures. Les douleurs s’estompent par elles-mêmes lorsque les calculs arrivent à se déloger spontanément, permettant ainsi à la bile emmagasinée dans la vésicule biliaire de s’écouler à nouveau normalement.

(ci à droite une image d'une vésicule biliaire remplie de calculs)



Quelles peuvent être des complications possibles ?


Dans la majorité des cas, les calculs biliaires se dissolvent et s’évacuent normalement dans le conduit cholédoque. Cependant si les calculs obstruent d’une manière répétitive le canal d’évacuation, des maladies graves peuvent survenir comme par exemple: une cholécystite aiguë (inflammation de la vésicule biliaire), la cholangite aiguë (inflammation des canaux biliaires) ou une pancréatite aiguë (inflammation du pancréas).


Ces maladies sont considérées comme graves et doivent impérativement être suivie par un médecin.



Quels en sont les symptômes d’urgence ?


En présence des symptômes décrits ci-dessous, il est impératif de consulter un médecin de toute urgence :


Douleurs persistantes dans la zone du foie et coté droit de l’abdomen, au-delà de six heures. La douleur irradie parfois vers l’épaule et l’omoplate droites.

  • Fièvre

  • Nausées et vomissements persistants.

  • Teint jaunâtre (signe avant-coureur d’une jaunisse indiquant l’absence d’évacuation de la bile)


Quels sont les facteurs de risque ?


Le surpoids est bien sur un facteur de risque car généralement accompagné d’une cholestérolémie, facteur principal des calculs biliaires. Les hommes et les femmes qui affichent un surpoids ont deux fois plus de risque d’être atteints de lithiase biliaire que ceux qui ont un poids santé (1).


L’inactivité physique. Une étude a prouvé qu’il s’agit d’un grave facteur de risque. D’après la Health Professionnals Follow-up Study, les hommes de 65 ans et plus qui regardent la télévision plus de 40 heures par semaine courent 3 fois plus de risque d’avoir des calculs biliaires que ceux qui la regardent moins de 6 heures par semaine (2).


Le diabète. L’hypertriglycéridémie, associée au diabète, faciliterait la formation des calculs.


Le jeûne. Si durant une longue période, la vésicule biliaire est peu ou pas sollicitée, elle ne se vide pas (car le foie continue à produire de la bile) et la stagnation de la bile peut créer des calculs.


Le oestrogènes. La prise de contraceptif oraux (pilules) ainsi que d’hormones de synthèse durant la ménopause (THS) augmentent le taux de cholestérol dans la bile et diminuent le mouvement de la vésicule biliaire. En ce qui concerne la prise des THS une étude indiquerait que le risque augmenterait avec la durée : une hormonothérapie durant moins de trois ans entraîne deux fois et demie plus de risque, tandis qu’une hormonothérapie de plus de cinq ans en produit quatre fois plus (3).



Peut-on prévenir les calculs biliaires ?


Oui en adoptant un mode d’alimentation sain en évitant les graisses saturées et la prise démesurée de sucre (4) car ils augmentent le risque de calculs (5) et en pratiquant une activité physique régulière (marche, vélo, natation, etc.) (6,7).



Comment diagnostiquer des calculs ?


Si le patient se plaint de symptômes reliés aux calculs biliaires, le médecin peut procéder à une échographie de l’abdomen qui reste un bon moyen de les diagnostiquer et permettant par la même occasion de voir leur nombre et leur taille.



Quels en sont les traitements ?


Phytothérapie

Les plantes comme par exemple la verge d’or, le pissenlit, le bouleau, le sureau sont d’excellentes plantes qui peuvent prévenir ou traiter les calculs de petites tailles.


Ultrasons

Cette méthode non chirurgicale permet de fragmenter les calculs à l’aide d’ultrasons à haute fréquence afin qu’il puisse passer sans danger dans l’intestin. Un médicament est ensuite prescrit afin de dissoudre les fragments des calculs restants. Ce traitement convient généralement pour un calcul unique et de petite taille.


Chirurgie

La chirurgie intervient en dernière intention lorsque les calculs biliaires sont trop importants et ne pouvant être dissous par ultrason. L’ablation de la vésicule biliaire est alors pratiquée (cholécystectomie). Cependant même après l’opération, le foie continue à produire de la bile, qui est directement déversée dans l’intestin grêle (l’opération chirurgical a permit de relier le canal cholédoque (d’évacuation de la bile) directement au duodénum. La personne peut donc s’alimenter normalement cependant la bile étant secrétée d’une manière continue, elle peut provoquer des selles plus liquides. Dans ce cas, un changement alimentaire est préconisé (éviter les aliments gras et épicés et consommer plus de fibres).



Références


(1) Field AE, Coakley EH, et al. Impact of overweight on the risk of developing common chronic diseases during a 10-year period, Arch Intern Med, 2001 Jul 9;161(13):1581-6.

(2) Leitzmann MF, Giovannucci EL, et al. The relation of physical activity to risk for symptomatic gallstone disease in men, Ann Intern Med, 1998 Mar 15;128(6):417-25.

(3) Uhler ML Marks JW, Judd HL. Estrogen replacement therapy and gallbladder disease in postmenopausal women, Menopause, 2000 May-Jun;7 :162-7. Review.

(4) Tsai CJ, Leitzmann MF, et al. Long-term intake of trans-fatty acids and risk of gallstone disease in men, Arch Intern Med, 2005 May 9;165(9):1011-5.

(5) Tsai CJ, Leitzmann MF, et al. Dietary carbohydrates and glycaemic load and the incidence of symptomatic gall stone disease in men, Gut, 2005 Jun;54(6):823-8.

(6) Leitzmann MF, Giovannucci EL, et al. The relation of physical activity to risk for symptomatic gallstone disease in men, Ann Intern Med, 1998 Mar 15;128(6):417-25.

(7) Leitzmann MF, Rimm EB, et al. Recreational physical activity and the risk of cholecystectomy in women, N Engl J Med, 1999 Sep 9;341(11):777-84





Image : Fotolia.com Aila, vésicule biliaire « Gallstones » par Emmanuelm at en.wikipedia. Sous licence CC BY 3.0 via Wikimedia Commons http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Gallstones.jpg#/media/File:Gallstones.jpg

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